Menerville

FIN.

Le portail s'ouvre et des pas bruissent une cour devenue inconnue.
L'homme lève les yeux au ciel où un soleil voyageait dans les nues.
Deux peupliers aux feuilles tremblantes s’évadaient ,se narguant.

leurs branchages taquinaient les baies vitrées du haut, s'y reflétant
telles des ramées qui courent après que le décompte du temps
a fait l'oeuvre fatale que la nature froide en ses ukases tranchants

dicte .Dieu,que tout est éphémère en ton monde magnifique,où le sort
décide d'un vert éclatant qui dure,donnant l'illusion trompeuse d'un port
éternel.L'homme regarde alentour et sait que la porte qui s'est ouverte

en un jadis qui se perd, en sa mémoire vacarmée,va se fermer affolante.
Il sait que les pages du livre se sont feuilletées une à une, sans bruit,
Il sort,va,pas à pas, sous un ciel de bruine qui le cortégeait triste et il fuit,

le cœur gros, ses bambins,l'école derrière lui.Une porte clôt une étape
qu'accompagnent des grincements agaçants de charnières qui estompent
le brouhaha subtile et musical d'une classe qui vit, qui palpite, qui séduit.

La démarche lourde,très fatiguée, L'instit tire le portail et rentre chez lui.
Ciel ! 46 ans passent vite, rêve peuplé de galopins frais comme des fruits.
L'instit part,l’œil plein de rires juvéniles qui masquent le chagrin de Djillali.

Djillali Boutiche ,Zéralda le 30 mai 2018.

Dernière modification par Djillali (01-06-2018 14:47:40)