Menerville

Il pleut.
Le ciel bruine.
Sous des nuages bas et ternes, la grisaille s'invite ce matin.
Un ciel humide et tristounet de prime abord pleure des larmes chaudes qui se rafraîchissent sur mes joues frissonnantes de plaisir.
Ah, que nos contrées respirent une eau du ciel , ce matin et toussent de plaisir !
L’été s'est estompé peu à peu et l'automne s'installe.
Oh , surprise divine, les saisons ébauchent une stabilité qui remue nos âmes habituées aux désordre climatiques.
L'automne s'installe dans la durée.
Meme les feuilles des arbres ne s'empressent pas de rougeoyer et de se répandre à terre.
Les branches encore vertes étalent leurs rameaux ici et là où les derniers fruits de saisons se cachent sous un feuillage protecteur.
Les allées sont nettes et les fleurs ont redressé leurs pétales odorantes.
Les saisons suivent un cycle de vie qui s'est harmonisé avec le contexte nouveau.
Dieu , merci, il fait frais, cet automne, et la sueur a cessé de couler sur nos corps torturés et gluant, tout un long été durant.
Le ciel rit des larmes fraîches et mes joues se réchauffent au contact de cette fraîcheur qui oxymore mon vocabulaire ravi et assoiffé.
Il pleut sous un ciel ouaté de gris et les cotonnades ternes brillent sous quelques rayons cabochards, qui s’entêtent à essayer de percer quand même la couche humide et font scintiller,par à coup, des perles d'eau, heureuses d'influencer furtivement un sombre qui s'éclaire avant de revenir à ce gris qu'il affectionne ce matin. .
Dieu du ciel, il pleut et le froid, bienvenu à une nature favorable, s'entoure de précautions gentilles et délicates .
En s'installant, il la pénètre telle une femme avec toute la douceur nécessaire à son équilibre , pour plus tard, atteindre son rythme naturel sous des couvertures de blanc neigeux.
Pourquoi pas.
Sous mes fenêtres calfeutrées, il pleut toujours et je sais une amie ravie que je salue pour se tenir, là, maintenant, derriere ses vitres, l’œil énamouré pour des trompes d'eau algéroises dont son regard avide s'est privé des années durant.
Il pleut , toujours et du balcon de ma cuisine, au loin, l'horizon.
Il s'affiche, une ligne sombre et épaisse qui sépare ce magnifique vert gris de l'eau en mouvement au bleu sombre d'un ciel animé d' ouate ternes, en un tableau que des impressionnistes n'auraient pas dédaigné de faire.
Ah cette grande bleue que sa beauté est éternelle par tout temps !

Ce matin, il pleut, alors chantons notre joie et la nature sous la pluie.

Chantons.

Il peut pleuvoir sous les trottoirs des grands boulevards
Moi je m'en fiche , j'ai ma mie  auprès de moi.
Il peut pleuvoir ....