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#1 13-06-2017 00:56:09

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
Messages: 126

Hamza.

En 2009, à si Mustapha,une dame s'est présentée à l’école pour une inscription de son fils en classe de '' tahdhiri " comme il est coutume de dire.
Vous me direz qu'inscrire un enfant est une opération banale dans la vie d'une école.
- Vous avez sur vous le dossier à fournir madame, lui ai-je répondu ?,
- Attendez monsieur,c'est que mon fils est un handicapé.
- Mais madame, rien dans la législation scolaire n'interdit son inscription.Il faut juste s'assurer vous et moi que son état ne gène pas la marche générale de la classe, et en ce cas,il peut être pris sans difficulté.

J'ai employé le mot état car au fond de moi quelque chose refusait de traiter un enfant d'handicapé.
Hamza était né les membres inférieurs atrophiés.
Il était condamné a vivre sur un fauteuil roulant.
J'ai inscrit le gamin, nous l'avons considéré comme un enfant normal.
Il a fait des études normales et 5 ans après, il passait sa sixième avec succès.

En 2014, j’étais déjà en retraite depuis deux ans..
Pourtant , à la fin de l'année, on m'invita à la demande expresse de Hamza et de sa maman, à la cérémonie de remise des diplômes et des prix aux enfants méritants.
Hamza etait parmi eux.

C’était, je crois, le moment le plus émouvant de ma carrière d'enseignant quand je vis cette lueur d'espoir dans les yeux de l'enfant.
Et bravant tous les interdits d'une société bloquée, la maman me prit dans ses bras et m'embrassa devant tout le monde en me disant
- il a réussi monsieur, vous me l'aviez dit. .

Et là, je me suis rappelé le dévouement admirable de cette grande dame qui venait QUATRE fois par jour , quatre, tous les jours, l’année durant, par tous les temps,poussant le fauteuil de son fils sans relâche et sans lassitude.
Elle méritait la médaille du mérite national et je le lui ai dit à mon tour, les larmes aux yeux.
L'enfant poursuit ses études avec sucés au Cem .
Il aura son BEM sans aucun doute.

Je me suis rappelé de Hamza ce matin, quand dans la rue, j'ai vu une autre maman pousser le fauteuil de son fils vers l’école, une autre école..

Les handicapés , Ce ne sont pas les enfants, ce sont les adultes et le regard dévoyé des adultes.
L'handicapée majeure c'est cette société, celle des adultes, qui n'arrive pas à se voir dans son propre miroir car le tain lui renvoie toutes les vilenies qui émanent de son âme et qui punissent tous les Hamza du monde , les Hamza innocents d'une situation à laquelle ils sont totalement étrangers.
Et les Hamza continuent de payer les errements des adultes, dans un monde dénué d'humanisme..

Ps. une mention spéciale à Melle Benamrouche l'institutrice qui accompagna Hamza durant 5 ans, allant jusqu'à lui changer parfois ses couches lorsque les servitudes de la vie le commandaient, merci à elle surtout.

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#2 15-06-2017 17:47:13

Paul Triay
Membre
Lieu: Royan
Date d'inscription: 29-09-2007
Messages: 335

Re: Hamza.

Bonjour DJILLALI,

Très jolie histoire  que je suppose "réelle" d' après ton récit toujours aussi prenant... Et cela me touche d' autant plus que dans cette même école ,des années auparavant ,j' ai eu pratiquement un cas similaire ,mais le handicap n' était pas "physique" ,mais "ipsychique"...Cela s' est aussi bien terminé grâce au "babak" du gamin ..
Allez ,continue à nous raconter de belles choses!!!!!Salam....

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#3 16-06-2017 00:33:53

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
Messages: 126

Re: Hamza.

Oui l'histoire est totalement réelle et je suis toujours en contact avec le  petit Hamza dont je suis de loin la progression scolaire.  Merci Paul, Salam aussi.

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