Menerville

" Un site internet, c'est comme une mayonnaise à 50 œufs , il y a une chance sur 10 000 que ça prenne."
Et pourtant on en devient accro.


le net..
Ce soir, il est tard.
Ce minuit m’ennuierait presque.
Dehors,brrr, c'est le noir et pas un bruit.
A croire que la vie hiberne.
Même les chats dorment ou ont déserté les environs .
D'habitude j'adore cela.
C'est mon coté paysan qui se régale.
Et il fait un temps assez doux pour un décembre bien entamé.
Ma femme a coupé le chauffage? dés vingt deux heures.
J’étouffe, m'a-t-elle lancé d'une chiquenaude, l'air de rien.
Macil , mon petit fils dort. Sa maman aussi.
L'absence prolongée du père est pesante et pour elle et pour lui.
Et la chambre d'amis reste bien silencieuse.
Oh, tout le monde fait tout pour colorer l'ambiance .
Mais rien n'y fait.
Et l'absence se fait sentir et déteint sur le reste.
La nuit se traîne.
Tu n'es pas sur internet ce soir. A3lach ?
Que lui dire?
Que j'ai failli fermer mon compte et toutes mes pages ?
Que j'ai besoin pour l'instant de faire le point ?
Elle, d'habitude très fine mouche? n'aurait certainement pas compris, cette fois, le pourquoi et le comment des choses.
Que lui dire?
Ce que je ne sais pas moi-même ?
Pas évident.
Lui dire que pour l'instant j'ai besoin d’éviter la bêtise.
Cette femelle qui vous arrive sur le dos au moment où personne ne s'y attend , un peu comme une grippe d'été qui vous surprend en plein farniente, vous salope les vacances et vous pourrit l'existence .
Et cette Bêtise portée par un acte gratuit, certainement irréfléchi était d'une méchanceté que je ne comprends toujours pas.
Et les méchancetés ces jours-ci se répètent.
Faire le martyr ne m’intéresse pas non plus.
Et je ne comprends pas la méchanceté.
Je ne la supporte pas non plus.
Pas du tout.
On peut vivre sans elle.
Pourtant , on la rencontre assez souvent.
Partout et venue cette fois-ci, d’êtres que l'on supposait incapables de telles vacheries.
Oh,bien sur, ne suis pas naïf au point de croire que la vie est toute rose.
Que la monde pourrait un jour en être débarrassée pour de bon.
Débarrassé, cette tare inutile.
De cette engeance.
Oh oui, il est évident qu'internet et un monde interlope qui subit la loi des gens, des bonnes et des mauvaises .
j'ai abandonné tout à l'heure le livre qui me tenait compagnie.J'adore lire d'habitude.
Et je me plains souvent d'avoir trop peu de temps à consacrer à la lecture.
Je relisais le Bachelier de Vallés.
J'adore cet auteur.
L'Insurgé qui est en lui m'épate. Sa vie a été si pleine et si prenante.
Mais ce soir, même Vallés me laisse froid.
J'ai souvent reproché au Net son intrusion dans mes moments de détente.
Son immixtion dans ma vie privée parfois.
La façon sournoise qu'il avait d'envahir les gens .De les " désoccuper" de l'important .
De l'essentiel.
D’être sur Facebook des heures durant.
De naviguer d'une page à une autre.
De sourire à une photo .
D'éclater de rire à la lecture d'une histoire drôle.
De lire le mot d'une,d'un ami qui vous souhaite le bonjour, qui vous incite par un vœu bien tourné à faire de doux rêves.C'est sincère je le sais.
Oui, tout cela est bien réel.
Mais parfois le cœur n'y est pas.
Il n'y est plus, car il aura suffit d'un coup de griffe pour éteindre la flamme.
Bien sur qu'il y a du mauvais dans Internet.
Oui, on fait des rencontres bonnes mais aussi mauvaises.
On prend des précautions.
On marche sur des œufs.
On reste à s'ouvrir très frileux longtemps .
Beaucoup ont été échaudés ailleurs.
Et puis brusquement, comme par inadvertance vraiment, les barrières tombent.
L'amitié surgit entre deux personnes ,entre des personnes d'un même groupe.
Des personnes qui effacent d'un mot, d'un sourire qu'on devine, d'une taquinerie affectueuse qu'on subit, la tristesse d'un moment.
Des êtres qui peu à peu deviennent incontournables .Et la rencontre au hasard des murs devient amitié,fraternité, affection, respect et désir d’être ensemble souvent.
Et quand le virtuel se dénude et s'ouvre le temps d'une rencontre,d'un repas, d'un rire, d'une complicité alors internet cesse d’être un simple passe-temps.
On ne vient pas à l'origine sur internet pour faire des rencontres, pour imposer une présence qu'on a peur de l'offrir pesante sur autrui.
Gênante aussi, gênante et pour soi et pour d'autre.
Mais là, il n'y a plus de questions à se poser.
Et là, le monde ouvre ses bras.Les cœurs se nettoient et s’enrichissent .
Et la navigation de mur en mur, de page en page devient d'un coup plus attrayante, plus souhaitée,plus prenante.
Oui, des êtres merveilleux peuvent racheter la méchanceté de beaucoup, la faire oublier.
Et c'est là, une vertu qu'on est content d'apprécier ,jour après jours, sans se lasser et sans couper les ponts .
Vu sous cet angle, naviguer sur le net est une bonne chose.
Et ma foi, j'y suis, alors pour l'instant pourquoi s'en faire ?

Dernière modification par Djillali (15-12-2016 21:40:32)