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Thénia s’éveille.
Thénia ouvre les yeux et revit.
Et le monde entier s'étire ravi.
La brume matinale en cotonnade s'effiloche.
Les toits rouges mouillés sentent encore la rosée .
Sous un pale soleil encore très timide
Les jardins montrent leur parure verte.
Aucune autre agrume au monde
N'offre meilleurs citrons que les nôtres.
Ah ces grenadiers qui remplissent
Ma mémoire, l'écossant grain à grain.
Mon odorat garde encore des années après
Les senteurs si fines d'un subtile jasmin
Jamais respirées nulle part ailleurs.
Ses ruelles tels des oueds débouchent
En un lieu mythique en renovation
lui donnant, généreuses, une touche de frais
En se jetant dans la grande rue, amoureux
Vigilants et protecteurs d'une ville aimée
Adulée à rendre ses habitants transis
De sentiments parfois contradictoires
Mais jamais indifférents ou ennuyeux.
Ce chez moi de tous les amours,
Ce Thénia qui rit et s’éveille allègrement
Chaque matin, éveille au fond de moi ,
Ancrée, une éternelle reconnaissance
Pour m'avoir, nous avoir, petits et grands
Imbibés du beau qui s'exhale de ses murs.
Et séisme, négligence de ses habitants ou pas,
Telle Atlantide, elle reste cette cité légendaire
Qui, de Theniet béni Aicha à ce Menerville d'antan,
En flashs mnémoniques de générations diverses,
sublimant des pans de murs d'histoire ancestrale ,
Habitants et passants s'émerveillent ou pleurent
D'un amour profond, ancré, mystérieux et jaloux.
Djillali Boutiche.
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