Retour accueil ==> Menerville.free.fr

#1 18-06-2017 19:54:44

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
Messages: 126

Papa.

C'est la fete des pères.
J'en suis un.
Mais c'est pas à la mienne de fete que je pense.
Ce n'est pas celle là qui s'invite en premier dans ma mémoire sollicitée ce soir.
Il est un monsieur, un homme bon, généreux, droit et intègre dont l'image se substitue à la mienne en ce jour.
Il était un grand monsieur qui me laissa orphelin à l'age de 45 ans.
On est toujours orphelin quand on perd son père.
Et mon père m'a fait orphelin un 21 juin 1997.
Je me rappelle, c’était un samedi et il tira sa reverence à l'aube dans son sommeil.
Mon père s'endormit et oublia de se réveiller.
Ce monsieur était père d'une fratrie de 10 enfants.
Six garçons et quatre filles.
Et tout ce beau monde ne jurait que par lui.
C’était l'ami.
C’était le grand frère.
Le conseillé.
Le monsieur qui tenait tout ce beau monde d'une main de fer .
Mais tous savait qu'il était plutôt papa gateau que papa baton.
Le papa et le responsable vraiment responsable de toutes et de tous.
Le papa qui m'appris tout.
Le papa qui a failli baiser les pieds de Monsieur Lagain quand le directeur m'inscrivit  à l’école en 1957.
C'est le papa qui m'accompagna à Bouzearah quand je suis devenu normalien.
Je pouvais aller seul.Je connaissait le chemin.
Mais, il était si fier .
Son fils allait devenir maître d’école.
C'est lui qui m'offrit mon premier cartable d'enseignant en me disant monsieur BON avait le même , il te portera bonheur.
Il était si fier que son fils aie grandi et qu'il été devenu l’égal de son maître.
Il venait de réaliser un vœu très ancien.
Voir un de ses fils dispenser le savoir.
Pour lui, c’était le plus beau metier du monde.
C'est lui qui fit 600km en train.
Lui , qui brava l'armée ,tenant téte   au Colonel major Alahoum et qui exigea de voir son fils.
Alors que toute le casernement était confiné et en état d'alerte maximum.
Et, il eut gain de cause.
ll me souvient d'une anecdote à laquelle j'ai assisté en voyeur discret.
Un voisin de passage dit à mon père.
- S'il Hadj, Djillali, c'est ton fils, je crois qu'il s'est mis à fumer.
Mon père le regarda, s'approcha de lui et lui dit très calmement.
- Dis moi, si Moh, mon fils t'a demandé des cigarettes.?
- Non je crois bien que non.
- il t'a demander de lui payer un paquet de cigarettes,
lui répondit mon père en tirant son porte monnaie de sa poche .( lui il disait elkhrita , savoureux n'est ce pas ?).
- Alors pourquoi t'es-tu tant dérangé, en allongeant ton chemin pour venir me dire une chose que je sais déjà. Mon fils m'embrasse chaque jour.
Crois-tu que mon odorat est bouché ?
- Non ,répondit honnêtement le voisin.
- Alors pourquoi ce comportement qui ne te convient pas à cet age si avancé.?
Puis sa tirade terminée , il n'attendit pas de réponse et lui tourna le dos.
Mon père parlait très peu.
Mais ce jour-là, son discours me mit aux anges.
J'étais si fier de lui et si réconforté d'avoir un tel soutien.
Mon père était un dieu vivant.
Enfin le mien.
j’éprouvais pour lui un tel respect affectueux qui tenait de la folie.
Il était mon modèle , mon guide et mon amour premier.
Oui ne ris pas toi, on peut éprouver? on doit éprouver de l'amour pour son père.
C'est halal et recommandé.
Partout où je passais les chemins s'ouvraient d'abord parce qui j’étais le fils De Hadj Ahmed Boutiche.
Il était un seigneur dans sa communauté. Je n'ai jamais entendu quelqu'un dire du mal de lui.
j'ai noirci tant de feuilles pour lui rendre hommage, mais je pense que mes pauvres mots ne pourront jamais lui rendre ce qu'il lui appartient.
Il avait tellement mis la barre trop haut , que je ne pourrais jamais réussir à respirer le meme air que lui.
L'ivresse des hauteurs dans laquelle il vivait m'aurait étourdi avant que d'atteindre son altitude.
Repose en paix papa , je t'aime, tu sais.
Je t'aime

Hors ligne

 

Pied de page des forums

Propulsé par PunBB
© Copyright 2002–2005 Rickard Andersson
Traduction par punbb.fr