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#1 24-03-2017 13:25:56

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
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Evasion.

Je ne me souviens pas d'un temps où je n'aurais pas été sur la plage.Papa et maman disaient toujours que la fenêtre était ouverte quand je suis né, et que la première chose que j'ai vue quand ils m'ont soulevée dans leurs bras, c'était la mer."

" Si on ouvrait des gens, on trouverait des paysages. Si on m'ouvrait moi, on trouverait des plages."

Evasion.

Les jours s'enfuient d'un vol mystérieux.
Ah ce printemps qui s'entame en pleines vacances !
La première semaine est déjà écoulée mais je ne m'en plains pas.
Le temps y fut splendide .Il m'arrivait souvent de faire de longues promenades à me mouiller les pieds.
Le sable chaud augure déjà d'une saison estivale riche en soleil et en chaleur.

Il m'arrivait aussi de prendre le temps de m'asseoir sur un petit rocher.
Les yeux dans le vague, regardant au loin les frémissements de la mer qui caresse un bout noirâtre de roche émergeant à fleur d'eau, l'entourant d'une mousse de blanc qui me fait, pour je ne sais quelle raison, penser à un bol fumant d'un cappuccino bien crémeux .

Le ciel Azuré à l'horizon se confondrait presque avec le bleu de la mer, si ce n'est cette ligne au tracé bleu pictural un peu comme dans Aréaréa, ce tableau de Paul Gauguin, qui aimait à entourer ses personnages d'un tracé bleuté copié sur cette nature et qui, ici,se décline en un arc de cercle très fin, séparant les deux bleus que la nature en effervescente nous offre, s'attachant sans le vouloir, à conquérir des regards amoureux où se mireraient toute la palette de couleurs de l'arc en ciel qui éblouissent les yeux du promeneur de beau et le remplissent d'aise, l'emplissant aussi de cette sensation d'illimité de l'univers si chère aux impressionnistes.
Comme c'est reposant .

Dans le ciel radieux, un soleil rond que ne cachait aucun nuage un astre rieur et facétieux, était comme déposé dans l'infini nous donnant la ration de rayons doux et chauds nécessaire à réchauffer les alentours et mes os fatigués en profitait généreusement.
A voir tout cela, j'ai un peu l'impression de m ’être furtivement introduit dans un tableau de maître à l'insu du peintre.Et de vivre ce moment grandiose de l’intérieur.
Faculté réservée seulement aux amoureux de la nature qui le leur rend bien et j'en suis fort heureux.
Cette sérénité que rien ne trouble pas même les cris aigus de quelques tchoutchou malah (mouettes) qui sabrent par instant le ciel d'un vol rapide et rectiligne comme s'ils s’entraînaient à éblouir leur dulcinée lors d'une parade nuptiale à venir.

Parfois on entendait plus qu'on ne voyait le bruissement régulier des rames d'un pécheur qui passait au loin.Taquinait-il la dorade, le sar ou le pagre dont les environs en regorgent encore ?

A ma droite, un couple d'amoureux avançait sur le sable, la main dans la main, faisant fi de l'entourage tant ils se tenaient par le regard, des yeux fiévreux fixant enamouré des yeux conquis les plongeant, hors du monde extérieur, dans un nirvana de sensations qui les fait frissonner..

Ils vivaient un moment unique et ils ne le savaient pas encore.
Ah comme c'est beau un couple d'amoureux, si beau que même la nature les a bénis, leur accordant une journée aussi belle et aussi propice à une évasion bien romantique.
Plus loin , des enfants .

Les gosses s'amusaient sur la gréve mouillée .Ils détalaient sur leurs petites jambes faisant la course à un chien facétieux qui jappait gaiement et changeait brusquement de direction leur donnant le tournis.
Là bas, au loin, tout au bout de la plage, une bicoque.
Elle avait vu des jours meilleurs mais ses planches au bois poli par le vent du large et le sable,donnait l'impression d'éternité et se fondait dans une nature d'où elle est issue et dont elle se réclamait fièrement.
Puis quelques barques aux couleurs bariolées tirées et retournées sur le sable .
La première semaine de vacances s’achèvera bientôt et je ne m'en plains pas du tout.
Je fais le vide dans ma tête .
Ah, être là à rêvasser, assis sur un bout de rocher,qu'entoure presque, une eau si claire qu'on y voyait des petits poissons virevolter s'amusant à éviter le balancement désordonné d'algues vertes que le léger ressac animait.

Oui être là suffisait à mon bonheur car j'ai toujours eu le gout des choses simples et naturelles.
J’étais plongé en moi-même très fort, vivant dans ma bulle, les yeux au loin et la tête vide; la poitrine avide d'air , avide de cette odeur d'iode qui me rappelle mes promenades chez moi, au Figuier ou à Zemmouri.

Ai-je déjà la nostalgie de ma région, de mon chez moi de naissance ?
J'en ai bien peur!
Oui, je nostalgisait deja mes plages immenses tout en dunes .
Zéralda c'est beau mais réussira-t-elle à me faire oublier mon coin d'antan ?
C'est vrai qu'une mer en vaut une autre mais, ici, je ne retrouvait pas les dunes de sable doré très fin comme les grains de couscous que ma maman roulait dans sa djefna, de ses mains habiles.
Et là le puriste que je suis fait la moue.

Le téléphone mis en mode vibreur se manifesta .Il avait beau insister à faire trembler le pan de ma veste, je n'y pris pas garde tout de suite.

C’était pourtant ma moitié qui s'inquiétait.
J'avais tout oublié jusqu’à l'heure de manger, la forçant, elle aussi, à la diète car je savais qu'elle ne petit-déjeunerait pas sans moi.

La première semaine s'est enfuie d'un vol mystérieux et charmant mais j'ai été vraiment ravi de ce voyage.

C'est bien beau tout cela, mais l'heure tourne et l'estomac de ma femme doit s'impatienter grave.
Allez Djill secoue -toi , il est bien temps de rentrer à la maison.
Demain sera un autre jour.

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