Menerville

L'insomnie.

Brrrrr, il n' est que quatre heures du matin et des bourrasques venteuses à déraciner nos molaires, en malmenant nos états âmes continuent de gémir dehors, sur la maison et alentour me tenant éveillé par gros vent comme d'habitude .

Le BMS émis l’après midi ne s'est pas trompé.
Le vent souffle fort à plus de 70 km à l'heure, créant un charivari de tous les diables, un peu comme si Éole était devenu fou.

Des branches qui craquent, des rameaux qui se cassent dans un bruit sourd. Des paraboles mal fixées qui grincent. Une boite métallique que le vent traîne sur le macadam, et tu ajoutes le sifflement du vent dans les persiennes et les escaliers puis, comme si c'est cela ne suffisait pas, toutes les alarmes de voitures en folie se mettent l'une derrière l'autre à faire un concert du diable comme si des mains invisibles se sont liguées pour me faire veiller jusqu'au bout de la nuit.
Puis ce bruit rythmé, violent,incessant , tout prés de mon oreille vacarmait ma tête endolorie par manque de sommeil à croire que quelqu'un tapait d'un marteau volontairement contre mon crane ensommeillé et douloureux.

Oui, vous le savez bien, il y a toujours un écervelé, dans le voisinage, qui oublie de fermer ses volets et je m'abstiendrai de vous dire le désagrément que cela cause quand on a envie de dormir.
On a beau fermer les yeux,les oreilles, compter les moutons,voir le fil de l'eau couler, remonter la rivière jusqu’à la source ,compter les battements désordonnés de son cœur, traiter le bonhomme de tous les noms d'oiseaux, cela ne sert à rien et l'insomnie s'installe te mettant au bord de la crise nerveuse pour un résultat très peu bénéfique à la reprise du sommeil.

Oui les nerfs en prennent un sacré coup .
Tu cogites , tu flashes, tu ressasses des images de pendu, de fusillé, tu emmagasines peu à peu des envies de meurtre. Tu as envie de mordre quelqu'un et puis la nuit interminable te met dans un état second, tel un zombie qu'un mal de crane torture.
Allez Djil, allez , allez, Kho, secoue toi et soit plus cool.
Sors du lit et va te préparer un bon café qui apaise et te fait oublier ce vent qui hurle dehors comme damné.

Il faut dire aussi, à la décharge du voisin, que depuis mon service militaire à Tindouf en 1975 sous des abris de fortune que les vents, les vents de sable de la-bas malmènent, j'ai toujours eu la phobie du vent qui souffle, du vent empoussiéré qui tournoie sur lui-même tel un derviche tourneur entraîné par sa folie à danser sans fin.

Oui, tu es à Tindouf en pleine Hmada, oui, imagine des trombes de poussières déferlant inlassablement sur toi , t'enveloppant, te pliant comme un fétu de paille, pénétrant partout, t’empêchant de respirer, de voir plus loin que ton nez, car les minuscules petits grains de sables pénètrent jusque dans les poumons et les yeux t’étouffant, t'aveuglant , te donnant l'impression que monde et nature en furie t'en veulent tellement que tu vois certains disjoncter et penser au suicide et là, tu te sens le moral à zéro, situation entretenue et aggravée par une sensation de saleté repoussante,perpétuelle dont tu n'arrives pas à te débarrasser car les moyens d’hygiène dérisoires mis à ta disposition t’empêchent de prendre un bon bain réparateur.
Et les petites douches prises ça et là ne compensent rien.

Allez, oublions tout cela et voilà que ma cafetière siffle elle aussi mais là, c'est une douce musique qui excite juste mes papilles friandes de bon café chaud.

Bonjour vous toutes et vous tous, éveillés comme moi ou endormis et bonne et heureuse journée quand même.

Dernière modification par Djillali (07-03-2017 21:23:37)