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#1 01-12-2016 20:17:41

Djillali
Membre
Lieu: algerie
Date d'inscription: 01-12-2016
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Il n'y a que deux plans de campagne , les bons et les mauvais.

" Il n'y a que deux plans de campagne , les bons et les mauvais. Les bons échouent presque toujours par des circonstances imprévues qui font souvent réussir les mauvais. "
Napoléon.

Anecdote militaire dites-vous ?

Dans le milieu de l'année 1976, en pleine Hmada, à Tindouf, l'armée nationale en campagne stationnait dans les pires conditions pour un soldat.

Pas de lits, pas de réfectoire, pas de douches décentes et suffisantes pour tous.Les tentes deja insuffisantes et peu adaptées au desert, commençaient déjà à s'effilocher sous les coups de boutoirs d'un vent de sable qui emportait tout.

Les permissions étaient suspendues et personne ne pouvait quitter le campement sans raison impérieuse et seuls les cadres supérieurs avaient le pouvoir d'apprécier les demandes émises par le personnel subalterne.
Meme le courrier de et vers les soldats et hommes de troupe n'était ni distribué , ni envoyé pour des raison de sécurité nationale disait-on .

Le moral des troupes était à zéro et en plus de l'hygiene corporelle insuffisante due à des facteurs matériels disparates ou de fortune, s'ajoutait une hygiène mentale réduite à son strict minimum et les rares BMC de campagne mis en service n'étaient ni en adéquation avec la réalité du terrain ni en nombre suffisant pour contenter tout le monde.

Et les cas de délit de mœurs commençaient à être signalés ça et là, exactement comme en milieu carcéral où la frustration, la promiscuité et le confinement jouaient un rôle déterminant.

Des suicides furent meme signalé et la situation était vraiment sombre parmi les personnels militaires en campagne dans la région.

Un matin, un soldait du contingent fut appelé par son supérieur chef de compagnie qui lui lut un télégramme reçu par son unité depuis trois jours, car il a fallut l'accord de la hiérarchie pour prévenir le pauvre malheureux conscrit .

Il y était expressément dit que la famille du soldat avait eu un accident de circulation .Que son père était décédé et que sa mère et sa petite sœur était dans un état très grave à l’hôpital de la capitale de l'ouest où elles furent évacuées.
- Fais une demande de permission," lui dit son capitaine .

Le soldat pleura toutes les larmes de son corps et remis plus tard sa demande.
Elle fut transmise au haut commandement qui tarda à donner un avis favorable aux vœux du soldat qui tournait comme une âme en peine dans le campement.La situation était en l'état quand un deuxième télégramme arriva annonçant la mort de la maman.

Le gars âge d'à peine vingt ans était fou de douleur et n'arrivait plus à garder les idées claires.Il pleurait en non stop et ne pouvant plus gérer la situation qui lui échappait, commençait à perdre les pédales.
Et l'accord de permission n'arrivait toujours pas.

Un soir, le soldat était de garde près du commandement .Le staff au complet du bataillon se réunit dans la casemate de l'ordinaire et deux heures après, les premiers officiers commençaient à sortir prendre le frais à l'extérieur.
Certains allumèrent des cigarettes et les conversations assez joyeuses s'entendaient de loin .

Dans cette ambiance , bon enfant une longue rafale de dictariov se fit entendre.Tous les présents se jetèrent à terre .Mais c'était trop tard pour certains.Fauchés , ils gisaient sur le sol.
Puis,un autre coup de feu retentit dans le silence précaire revenu, et un soldat tomba à terre le crane ouvert de bas en haut.Notre malheureux soldat s'était tiré une balle dans la tête à la vue du carnage qu'il avait commis.

On compta plus tard ,quatre officiers touchés dont un était décédé sur place , un autre au cours de l'évacuation d'urgence vers le centre de centre de santé et deux blessé plus légers qui finalement s'en sortirent en échappant à une mort certaine.

Cette malheureuse affaire poussa le commandement à plus de souplesse.
Un tableau de congés annuels fut établi et les départ s'organisèrent peu à peu.
Plus tard une relève des plus anciens fut décidée et mise en place.Mais pas pour les appelés du contingent , les maintenus ou les rappelés qui durent prendre leur mal en patience et attendre le mois de novembre 1976 pour voir les premières radiations définitives signées et la joie de rentrer à la maison emplit les cœurs soulagés des gars du service national.

Je fus libéré à mon tour, avec la deuxième vague le 2 novembre 1976 après presque trois ans de conscription.

Mon histoire avec l'armée aurait du s’arrêter là,pourtant elle ne le fut pas pour autant, à croire que les instances militaires ne pouvaient plus se passer de nous, les gars de ma promo et moi,mais ça c'est une autre histoire.

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